Église paroissiale Saint-Pierre-aux-Liens

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Nerbis

Les travaux de l'abbé Foix (1885), puis ceux de Jean Cabanot (1965 et 1987) ont clarifié l'histoire du prieuré de Nerbis et de son église. La première mention d'une église S. Petri de Nerbis-Castello remonte au 2 avril 1009, date à laquelle le comte Bernard Guillaume de Gascogne confirme sa possession par la grande abbaye bénédictine de Saint-Sever (distante de seize kilomètres), qui y établit un prieuré dans les années suivantes. Peu de temps après commence la construction d'une nouvelle église, destinée à remplacer un petit sanctuaire dont le plan a été révélé par des fouilles en 1965-1966. Comme l'a montré J. Cabanot, les travaux s'échelonnent en deux campagnes principales. La première, vers le milieu du XIe siècle, voit l'édification d'une abside et de deux absidioles en moellon de grès brun. La décision ultérieure de voûter l'édifice, sans doute vers 1080-1100, a entraîné le remaniement de ce chevet, avec l'adjonction d'éléments en moyen appareil (contreforts, banquette extérieure périphérique, etc.) destinés à raidir et consolider les élévations. A cette campagne appartiennent les colonnes de l'arc d'entrée de l'abside avec leurs chapiteaux sculptés, dont J. Cabanot a montré les affinités, mais aussi les dissemblances, avec le chantier contemporain de Saint-Sever. La nef, simple salle rectangulaire à plafond charpenté, est sans doute contemporaine de cette reprise. Sa hauteur était très supérieure à celle du cul-de-four de l'abside, comme le montrent ses fenêtres hautes, aujourd'hui interrompues par la voûte gothique édifiée ultérieurement. La découverte récente d'une porte dans le mur nord, au linteau sculpté d'un chrisme et de rinceaux romans, a confirmé la datation avancée par l'abbé Cabanot.

Les adjonctions apportées à l'édifice roman ont assez considérablement modifié son aspect. Le clocher de croisée, dont l'existence est attestée, a été remplacé, sans doute dans le courant du XIVe siècle, par une tour érigée au-dessus du bras sud du transept, sur les bases d'une salle haute qui communiquait probablement avec les bâtiments conventuels, construits contre le flanc méridional de l'église. Le clocher de croisée aurait été détruit en 1569 par les troupes protestantes du vicomte Paulin. Autour de 1500, comme pour nombre d'églises chalossaises, un collatéral est ajouté au sud, afin d'accueillir une population en constant essor depuis la fin de la guerre de Cent Ans. Sa datation est déduite de l'aspect de sa voûte à liernes et tiercerons. Dans le même temps, le vaisseau roman reçoit une voûte semblable, beaucoup plus basse que le plafond charpenté originel. Les clefs de voûte sculptées portent les noms de Stiene (Étienne) Ducom, peut-être le maître d’œuvre des travaux, et de la famille d'Arbo, seigneurs locaux qui donnèrent plusieurs marguilliers à l’église.

Les modifications ultérieures sont de peu d'importance, à l'exception de l'ajout d'un grand porche sur l'élévation occidentale, probablement dans la première moitié du XVIIe siècle, puisqu'il doit être réparé dès 1660 (les battants de la porte sont datés 1664). En 1751, un portail est construit dans le mur du cimetière par le maître maçon Joseph Lafosse, avec la pierre fournie par Desclaux, de Lahosse. En 1862, le logis et le cloître du prieuré, adossés au mur sud de l'église, sont abattus.

Périodes

Principale : milieu 11e siècle

Principale : 4e quart 11e siècle

Principale : limite 15e siècle 16e siècle

Principale : 17e siècle

Principale : 3e quart 19e siècle

Auteurs Auteur : Lafosse Joseph

Maître maçon en Chalosse, documenté à Mugron en 1751 et 1766. Père de Martin et Pierre Lafosse, tous deux maîtres perruquiers à Mugron ; le second, marié à Magdelaine Lucas, en eut deux filles, Jeanne (épouse de Jean Moncla puis de Jean Madray, tous deux aubergistes) et Estephanie (née à Pampelune et mariée à Cauna en 1774 au maître chirurgien Jean Bayot). Source : Geneanet.

, maçon (attribution par source)
Auteur : Ducom Étienne

Peut-être maître maçon ou sculpteur au début du XVIe siècle en Chalosse (Landes) : son nom figure sur une clef de voûte de l'église de Nerbis (sous la forme STIENE DVCOM).

, maçon (signature (incertitude))

L'église, entourée par le cimetière, est un édifice à deux vaisseaux bâti en moellon de grès brun (chevet) et en calcaire (nef, clocher). Le chevet roman est composé d'une abside en cul-de-four, peu profonde, flanquée de deux absidioles de même plan ouvrant sur un transept peu saillant couvert en berceau. L'abside ouvre, par l'intermédiaire d'un grand arc sur colonnes à chapiteaux historiés, sur une croisée barlongue que prolonge vers l'ouest un vaisseau de trois travées presque carrées. Celui-ci est flanqué au sud d'un étroit collatéral de même longueur. Les deux vaisseaux sont couverts de voûtes d'ogives à liernes et tiercerons, voûtement prolongé sur la travée de la croisée. Une haute tour-clocher carrée s'élève au-dessus du bras sud du transept. Des adjonctions modernes viennent flanquer l'édifice primitif : un vaste porche à l'ouest, régnant sur la largeur des deux vaisseaux ; une sacristie rectangulaire adossée au mur nord de la nef et ouvrant sur le bras nord du transept. L'ensemble de l'édifice, à l'exception du clocher, est couvert de tuiles creuses.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : grès

    Mise en oeuvre : moellon

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile creuse mécanique, ardoise
Plans

plan allongé

Étages

2 vaisseaux

Couvrements
  1. voûte d'ogives voûte en berceau plein-cintre cul-de-four
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe ronde

  2. Forme de la couverture : toit à deux pans

Décors/Technique
  1. vitrail (étudié)
  2. sculpture (étudié)
  3. peinture (étudié)

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Nerbis

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 2016 AA 61-62

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